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2023, Revue Nigérienne des Sciences Sociales (RENISS)
Depuis quelques années, le Niger est confronté à la menace du terrorisme à ses frontières avec le Burkina Faso et le Mali, où sont actifs des combattants terroristes affiliés au Groupe de Soutien à l’Islam et aux Musulmans et à l’Etat Islamique au Grand Sahara. Dans cette région, le terrorisme s’ajoute aux conflits intercommunautaires et à la criminalité transnationale organisée pour constituer un ensemble de conflictualités dont les impacts sécuritaires intéressent la recherche. L’objectif étant de proposer une analyse des facteurs sociologiques de la région d’étude en vue de comprendre les raisons de sa permissivité aux actions criminelles et terroristes. En s’appuyant sur les données collectées par la méthode documentaire et l’entretien, certains aspects de la géographie sociale font ressortir les différentes vulnérabilités sociales. Les données étudiées, à travers l’analyse de contenu et l’analyse statistique, ont permis de ressortir les vulnérabilités environnementales, sociétales, économiques et politiques qui sont exploitées par les groupes criminels et terroristes au détriment desdites populations.
Le Mali contemporain, 2014
Zenodo (CERN European Organization for Nuclear Research), 2023
This is an open access article under the CC BY-NC-ND license.
Bulletin de l’APAD, 1996
2016
Dans le Sahel de l’Ouest, la planification climatique n’a pas progressée en même temps que le processus de décentralisation politique etadministrative. C’est seulement depuis quelques années que quelques plans locaux de développement commencent à aborder le changement climatique, sans d’ailleurs saisir l’intensité et la tendance de celui-ci et sans apprécier l’impact attendu des mesures identifiées, ni le risque de catastrophes. Ce livre propose de renforcer la planifi cation locale avec des outils d’aide à la décision. Le cas d’application est la région Tillabéri, au Niger, et la ville de Niamey qui se trouve en son coeur : un ensemble de 95 000 km2 et 4 millions d’habitants déjà frappés par des inondations et des sécheresses catastrophiques. Le livre caractérise le climat, présente les changements attendus aux horizons 2025 et 2050, propose une analyse-évaluation multirisque (inondation et sécheresse agricole) à l’échelle communale, des villes et des villages à partir de la cartographie préliminaire du risque d’inondation.
Revue d’Économie Régionale & Urbaine, 2011
Distribution électronique Cairn.info pour Armand Colin. © Armand Colin. Tous droits réservés pour tous pays. La reproduction ou représentation de cet article, notamment par photocopie, n'est autorisée que dans les limites des conditions générales d'utilisation du site ou, le cas échéant, des conditions générales de la licence souscrite par votre établissement. Toute autre reproduction ou représentation, en tout ou partie, sous quelque forme et de quelque manière que ce soit, est interdite sauf accord préalable et écrit de l'éditeur, en dehors des cas prévus par la législation en vigueur en France. Il est précisé que son stockage dans une base de données est également interdit.
Cahiers De Litterature Orale, 2008
Enquêter sur la littérature orale, c'est avant tout contribuer à la construction d'interactions que l'on classe dans la catégorie « littérature orale » et qu'il s'agit de penser en tant que co-constructions qui se développent dans un contexte particulier. Cette affirmation me permet de mettre l'accent sur l'aspect dialogique qui existe, sous forme implicite, dans tout discours de littérature orale. Dans les récits de griots généalogistes songhay-zarma par exemple, on s'aperçoit que si ceux-ci ont le monopole de la parole, ils s'adressent pourtant bien à un destinataire, direct ou indirect, avec lequel ils établissent un dialogue implicite. Si cette fonction dialogique du discours est essentielle à la production du sens, sa prise en compte est, par voie de conséquence, indispensable à sa compréhension. Or cela implique de considérer le contexte de production dans son ensemble : qui énonce et qui reçoit le discours, dans quel cadre et dans quelles circonstances. Mais aussi quel type d'échange se met en place et quels en sont les destinataires, primaires ou secondaires. C'est bien sûr toujours l'auditoire « traditionnel » de l'énonciateur, mais lorsqu'un chercheur assiste à la prestation, il est important de considérer que sa présence est de nature à modifier l'interaction, puisqu'une partie au moins du discours lui est destinée. Cette part est soumise à variation suivant l'identité de l'observateur, mais aussi de ses antécédents relationnels avec les participants ou le rôle social qu'on lui attribue. Ainsi le chercheur, par sa simple présence, participe de fait à l'interaction verbale, et l'on peut alors affirmer qu'il la coproduit, avec les détenteurs d'un répertoire oral, comme avec le reste de l'auditoire, dans des contextes particuliers qu'il s'agit de décrire. Mais le concept de contexte est en lui-même problématique et, depuis quelques années, sa représentation comme statique et préexistant à l'interprétation est remise en question tant en anthropologie qu'en analyse des discours. Les réflexions récentes montrent qu'il est désormais nécessaire de le percevoir dans sa dynamique, c'est-à-dire comme le résultat d'une interprétation. Qu'impliquent alors ces nouvelles représentations du contexte sur les pratiques d'enquêtes en littérature orale ? C'est ce Histoires de contextes Cahiers de littérature orale, 63-64 | 2008 que je m'efforcerai d'examiner ici à partir d'exemples tirés de mes expériences chez les Songhay-Zarma 1 du Niger. De l'art de tisser des liens L'étymologie même du mot « contexte » nous met sur la piste d'une conception dynamique : celui-ci vient, en effet, du latin contextus et contexere signifiant respectivement « assemblage » et « tisser avec ». Contextualiser correspondrait ainsi à l'action de mettre en relation. Ceci renvoie, en anthropologie, à ce qu'écrit Dilley (1999, 39), lorsqu'il montre que pour résoudre : the problem in delimiting the extent of the domain indicated by «context», one possible line of approach is to think of context in terms of «connection». Context too involves making connections and, by implication, disconnections. A phenomenon is connected to its surroundings. En analyse des discours, Charaudeau et Maingueneau (2002, 135) développent l'aspect construit de la relation, montrant que : le discours est une activité tout à la fois conditionnée (par le contexte) et transformatrice (de ce même contexte) ; donné à l'ouverture de l'interaction, le contexte est en même temps construit dans et par la façon dont celle-ci se déroule ; définie d'entrée, la situation est sans cesse redéfinie par l'ensemble des événements discursifs. Ces réflexions m'amènent à décrire trois principaux types de relations dont il me semble devoir tenir compte pour évaluer l'impact du « contexte » sur la performance de l'énonciateur 2 de littérature orale et sur les analyses du chercheur : relations entre le chercheur et son « terrain » 3 ; relations au sein de la situation de communication (correspondant à la performance) ; relations entre une performance particulière et les performances précédentes. Cette classification « durcie » pour les besoins de l'article doit, toutefois, être relativisée ; elle est provisoire et ne prétend à aucune exhaustivité. Relations entre le chercheur et son « terrain » Parler du « contexte », ce n'est pas seulement décrire les représentations des « contextes socioculturels » dans lesquels vivent les différents interlocuteurs du chercheur et celles des situations de communication 4 liées aux discours analysés. Cela implique aussi de prendre en compte ce qui a amené un chercheur à étudier cette littérature orale particularités, les relations qui lient celui-ci aux habitants du « terrain » dans lequel il enquête et ce qu'elles impliquent (notamment sur les analyses qui en découlent). Une recherche aux dimensions intersubjectives et émotionnelles Si je devais évoquer les origines premières de ma recherche sur la littérature orale songhay-zarma, il me faudrait remonter bien au-delà de mes études universitaires. C'est en effet dans l'enfance qu'ont eu lieu mes premiers contacts avec l'Afrique noire et l'oralité. Les contes d'abord que mon père et ma grand-mère me racontaient le soir m'ont fait rêver dès mon plus jeune âge, puis les aventures de mon cousin au Tchad,
Since 1996, the city of Niamey has undergone a series of flood almost each two years. This natural disaster would be, on one hand, due to the recall of heavy rains after some years of drought. On the other hand, it is due to the uncontrolled urbanization as a result of the waterproofing soil, the sandbank of the river Niger and the occupation of flood risk areas.
This paper focuses on highlighting the problem of food insecurity as well as the strategies adopted by farm households for resilience to shocks. It was carried out through documentary research, field visits, and socioeconomic surveys. In addition, this study allowed us to understand the determinants of household food insecurity in the municipality of Tibiri. These determinants are none other than natural and human factors. All the same, the level of the food coverage and especially the resilience strategies to bounce back to shocks has been determined. The results showed that 48% of households suffer from severe food insecurity, 43% are moderately food insecure, 7% are at risk, and only 2% are food secure. In view of all the above, it can be stated that in the face of this situation, several resilience strategies appear. They are born of the traditional knowledge of the peasants and allows a significant increase in the production to better rebirth the damages caused by the natural phenomena of the medium.
Cette étude examine les ressources naturelles (pâturages, zones arborées et arbustives, terres desti-nées aux cultures pluviales) et la désertification dans deux régions du Sahel nigérien. Maradi et Tillabéri (134.000 Km2) présentent des précipitations rares et irrégulières, des températures torri-des ; elles sont privées de cours d'eau permanents (excepté le fleuve Niger), ont une économie agropastorale traditionnelle et, malgré cela, sont en très forte croissance démographique. On pense que dans les dix prochaines années les deux régions passeront des 4 millions actuels à presque 6 millions d'habitants. Dans ce contexte, un accroissement de population risque d'épuiser les res-sources naturelles et de déclencher des processus de désertification à grande échelle. Cette étude a deux objectifs : (i) identifier l'évolution précédente des ressources naturelles et de la désertifica-tion, (ii) étudier l'impact des projets d'aide au développement sur ces ressources. L'analyse est fondée sur des données démographiques, sur le couvert terrestre, sur l'aptitude agropastorale, sur la pluviométrie, sur la production agricole et sur les données relatives à presque 90 projets, ainsi que sur de nombreuses interviews. L'étude a révélé que les populations urbaines et rurales en forte augmentation ont anéanti les ressources forestières et ont provoqué une énorme expansion des cultures pluviales en dépit des autres utilisations du territoire. Ces évolutions n'ont pas été contras-tées de manière significative par les projets de développement, à cause de leur petite dimension, de la mono-sectorialité et de la courte durée de ces derniers. Sans parler de la fréquente inégalité entre les travaux réalisés et les besoins présents dans les zones d'intervention. Les administrations loca-les manquent de ressources humaines et matérielles. Elles ne sont donc pas en mesure de continuer l'action des projets, même pas là où ceux-ci ont eu des micro impacts sur les ressources naturelles et sur la désertification. On ne peut pas compter non plus sur la contribution de la population rurale qui est pauvre, sans accès aux services sanitaires et à l'instruction, et affaiblie par l'exode rural. 1 Résumé analytique de l'étude méné en 2004 par compte du CNEDD et financé par la DGCS-MAE. Les auteurs remercient les professeurs Andrea Giordano (Université de Turin) et Silvana Stefani (Université de Milan-Bicocca) pour les commentaires.
International Journal of Biological and Chemical Sciences
L’homme à travers ses actions dénature fortement l’occupation des sols engendrant une modification du milieu naturel. Cet impact rend la nécessité de fournir aux autorités communales les cartes d’occupations des sols et des informations relatives à leurs état et dynamique. C’est dans cette optique qu’une étude de l’occupation des sols a été conduite dans trois communes de l’Ouest Nigérien. Elle a pour objectif de cartographier et d’analyser la dynamique de l’occupation des sols de ces communes à partir des images Landsat de 1984 et 2000 et celles de sentinelle 2A de 2017. La classification supervisée par maximum de vraisemblance a été appliquée et la dynamique a été analysée à partir des courbes et des calculs de superficies. Les résultats cartographiques ont permis l’établissement des cartes d’occupation des sols par commune. L’analyse de la dynamique de l’occupation des sols montre que les superficies des formations végétales et les jachères régressent sur l’ensemble de la zone d’...
Cette étude examine les ressources naturelles (pâturages, zones arborées et arbustives, terres desti-nées aux cultures pluviales) et la désertification dans deux régions du Sahel nigérien. Maradi et Tillabéri (134.000 Km2) présentent des précipitations rares et irrégulières, des températures torri-des ; elles sont privées de cours d'eau permanents (excepté le fleuve Niger), ont une économie agropastorale traditionnelle et, malgré cela, sont en très forte croissance démographique. On pense que dans les dix prochaines années les deux régions passeront des 4 millions actuels à presque 6 millions d'habitants. Dans ce contexte, un accroissement de population risque d'épuiser les res-sources naturelles et de déclencher des processus de désertification à grande échelle. Cette étude a deux objectifs : (i) identifier l'évolution précédente des ressources naturelles et de la désertifica-tion, (ii) étudier l'impact des projets d'aide au développement sur ces ressources. L'analyse est fondée sur des données démographiques, sur le couvert terrestre, sur l'aptitude agropastorale, sur la pluviométrie, sur la production agricole et sur les données relatives à presque 90 projets, ainsi que sur de nombreuses interviews. L'étude a révélé que les populations urbaines et rurales en forte augmentation ont anéanti les ressources forestières et ont provoqué une énorme expansion des cultures pluviales en dépit des autres utilisations du territoire. Ces évolutions n'ont pas été contras-tées de manière significative par les projets de développement, à cause de leur petite dimension, de la mono-sectorialité et de la courte durée de ces derniers. Sans parler de la fréquente inégalité entre les travaux réalisés et les besoins présents dans les zones d'intervention. Les administrations loca-les manquent de ressources humaines et matérielles. Elles ne sont donc pas en mesure de continuer l'action des projets, même pas là où ceux-ci ont eu des micro impacts sur les ressources naturelles et sur la désertification. On ne peut pas compter non plus sur la contribution de la population rurale qui est pauvre, sans accès aux services sanitaires et à l'instruction, et affaiblie par l'exode rural.
Bulletin de l'APAD n° 27-28, pp. 31-56, 2008
À partir d’une analyse de l’exposition aux risques d’exploitation économique et sexuelle des petites paysannes employées comme « bonnes à tout faire » dans les villes du Mali, l’objet de ce papier est de montrer comment la discordance normative, la disjonction des légitimités et la dysfonction des régulations de contrôle entre les différents ordres sociaux (public, communautaire villageois et social urbain) engendrent des formes de violence (structurelle, symbolique ou systémique) qui s’enchaînent en se répondant les unes aux autres. Frappé d’une impuissance anomique, l’ordre public a depuis longtemps abandonné la régulation de contrôle aux deux autres ordres sociaux. L’ordre villageois réagit aux transgressions qui le menacent en rétrécissant les espaces de violence tolérée, tandis que l’ordre urbain réagit à l’impuissance des forces de l’ordre en généralisant les espaces de déviance tolérée. Une telle situation expose les jeunes migrantes paysannes à de multiples risques de violences physiques et psychiques pouvant entraîner leur mort.
Invulnérable, si on se réfère à l'étymologie du terme (vulnerare : blesser), signifierait « impossible à blesser ». Or, dans notre humaine condition, nous nous savons tous vulnérables. Cela n'aurait donc pas de sens de chercher à déterminer et localiser les populations, les groupes vulnérables dans l'absolu. Tout individu, tout groupe peut être vulnérable et perdre dans le temps cet attribut puis le retrouver. Or des caractéristiques, des situations et des expositions nous rendent plus ou moins vulnérables. C'est la mesure de ce gradient, ce « plus ou moins », qui sera présentée dans cette communication. Pour ce faire, la vulnérabilité sera découpée en quatre dimensions qui nécessitent des besoins en données et des méthodes d'analyses différentes. Ce schéma conceptuel exposé sera illustré de deux analyses sur la vulnérabilité sociale des populations face au paludisme. Nous nous interrogerons, par le prisme de ces exemples, sur les possibilités de mesure de la vulnérabilité à l'échelle des territoires. Ce questionnement nous imposera d'expliciter le lien qui existe entre populations et territoires vulnérables, se positionnant au préalable sur une définition de ce qu'est « être vulnérable ». Il n'est de facto possible de mesurer que ce qui est clairement défini. C'est, somme toute, l'assise de départ de notre article, de s'interroger sur les intérêts potentiels de l'utilisation de cette notion dans une perspective d'estimation et de localisation des populations « à risque ». Confrontés aux apories et limites qu'engendre la mesure de la vulnérabilité, nous ouvrirons le débat sur les alternatives possibles à d'autres indicateurs de risque notamment dans les études de cindynique, qui semblent aujourd'hui privilégier les mesures de résilience.
FERDI Working paper 247, December 2018, 2018
Niger, one of the poorest countries in the world, faces serious risks and challenges on several simultaneous fronts: food insecurity, social distress, demographic explosion, terrorist threats.... This work will examine how Niger´s budgetary policy has tried to respond to these different challenges, under a public financial environment a bit more favourable since some years ago, in spite of some contraction more recently. Furthermore, in addition to the availability of financial resources, important issues arise regarding their utilisation and management by public policies.
Etudes rurales
Face à la baisse de l’aide publique au développement, de nombreux États africains en manque de fonds propres ont, depuis le début des années 2000, recherché d’autres sources de capitaux. Au Mali, l’État mise sur l’extension du plus grand périmètre irrigué ouest-africain, la zone Office du Niger, mais les terres actuellement aménagées demeurent insuffisantes. Il s’est donc tourné, depuis 2005, vers des investisseurs publics, privés, nationaux et étrangers pour en accroître le nombre et les exploiter. Les divers acteurs en présence, de l’État aux paysans, ont développé des pratiques foncières sortant d’un cadre légal pourtant très flexible. Les locations ou ventes de terres informelles se multiplient. Peu d’investisseurs suivent la procédure. Une véritable course à la terre est lancée, qui modifie le rôle des acteurs et les relations qu’ils entretiennent entre eux. Cette nouvelle dynamique foncière impacte la durabilité sociale de l’aménagement. Land Concessions and Social Dynamics in...
La région de Tahoua au Niger, située dans la zone tampon entre le Maghreb et l'Afrique subsaharienne, offre l'image d'un espace florissant aux flux d'échange des personnes et des biens importants. Le contexte d'insécurité dans le sahel, né de la déstabilisation de l'Etat Libyen, dévoile d'innombrables défis de construction d'un développement local. Cette étude se propose d'analyser les contraintes du développement de cette partie du Niger consécutifs aux troubles sécuritaires. Elle porte un regard croisé entre les secteurs productifs de base notamment l'agriculture et l'élevage, considérés comme les principales activités économiques de la région et la migration qui est également une pratique courante dans la zone. La démarche méthodologique s'appuie sur des enquêtes socioéconomiques et l'analyse des données quantitatives et qualitatives. Les résultats montrent que la région dispose d'un potentiel dans le secteur primaire à même d'occuper et absorber les reflux des migrants locaux. En effet, les ressources en eau renouvelables sont estimées à 1,2 milliards de m3 par an dont 2% seulement sont exploitées, un potentiel en terres irrigables de 70 000 ha dont 1/5 est mis en valeur. Il est ressorti également que la migration contribue considérablement à l'équilibre des ménages et à la dynamique de développement local. Aussi, l'étude repose les débats sur les migrations contemporaines et le développement des zones de départ par des réflexions prospectives sur la valorisation du potentiel local à Tahoua pour faire face aux défis actuels.
2004
Avant d'aller plus loin dans la présentation de la recherche et de l'espace choisi comme ancrage, la perspective dans laquelle celle-ci est abordée doit être éclaircie. Au-delà de la production de résultats sur un phénomène particulier, ce projet vise à l'élaboration d'outils théoriques et méthodologiques. Alors, si le terrain est un temps 3 Ce séjour s'est effectué dans le cadre d'un mandat de l'Université de Lausanne. Il s'agissait d'un projet, impliquant géographes, géologues et sociologues, et mené en parallèle en Inde et en Syrie. La recherche au Niger s'est déroulée dans trois villages de l'arrondissement de Gaya, situé à l'extrême sud du pays. Elle était consacrée au statut socio-économique des points d'eau et de leurs abords dans cet arrondissement qui, en regard des ressources en eau de l'ensemble du pays, en est largement pourvu. 4 « La migration, parce qu'elle pousse à l'éclatement ou au partage du territoire, pose la question de l'identité » (C. Allmang, 2001). 11 Distinction éventuellement visible par les marques corporelles, les cicatrices au visage. 12 Les dires de l'imam de Momboye Tounga sont vraisemblables même s'ils n'ont pu être vraiment vérifiés. Le fondateur du village, Momboye, peut très bien avoir appartenu à la basse classe songhay. 13 « Nous on se marie avec eux. Mais seulement avec les Peuls castés. Mais si on fait le mariage il faut payer une certaine somme pour les racheter à leur maître. En dehors de ça, les Peuls libres n'acceptent pas le mariage avec nous. Mais nous, nous sommes égaux avec les Peuls castés. On est au même niveau. Mais les Peuls libres, les femmes elles n'accepteront jamais de venir préparer le poisson… ». Extrait de l'entretien avec le chef de village de Tounga Darfo, 15.03.04. 16 Extrait de l'entretien du 18.03.04 avec le directeur de l'école de Momboye Tounga. 17 Extrait de l'entretien du 22.03.04 avec l'imam de Momboye Tounga. 29 Sorgho, maïs, manioc. 30 Graminée appétée par les animaux. 31 Extrait de l'entretien réalisé avec l'agent d'élevage, le 22.03.04. 32 Via la DDC (direction du développement et de la coopération) de Berne. 33 Le PADEL a mis en place des comités cantonaux et des structures locales de gestion sur l'ensemble de l'arrondissement de Gaya. La SLG de Rountoua couvre les trois villages : Momboye Tounga, Rountoua Tanda et Tounga Darfo. « Est-ce que c'est bon d'avoir des mélanges ? C'est comme ça, ça se fait. Moi je suis satisfait. Les enfants parlent les deux langues. Est-ce que ça va devenir un seul village ? C'est déjà comme ça. Même si les villages sont séparés, nous partageons la même réalité » 51. 48 Un Peul a été tué en 2002 par des Haoussas. 49 Entretien avec l'agent d'élevage du village de Momboye, 22.03.04. 50 « J'achète (le poisson) à mon mari. A d'autres aussi. A n'importe qui. Tout celui qui doit vendre son poisson vient me le déposer (…) Est-ce que les problèmes entre les villages ont un impact sur ton activité ? Il y a des problèmes entre les villages mais ça n'a aucun impact sur le commerce (…) Nous les femmes nous sommes plus préoccupées par les activités commerciales que par ce problème » Rekia Zakari, grossiste, 15.03.04. 51 Représentant du chef du village peul, Rountoua Tanda.
2018
À partir de la deuxième moitié du XXe siècle, la Libye devient Eldorado sud-saharien pour des milliers de migrants attirés par des opportunités de travail et une rhétorique panafricaine du leader libyen, Mouammar Kadhafi. Il s’agit des mobilités intra-africaines et circulaires, héritiers des anciennes routes caravanières, qui expérimentent le proverbe haoussa « Libya Kaman Turaï », c’est- à- dire « La Libye comme l’Europe », la possibilité de satisfaire des besoins économiques et sociaux en Libye comme ils pourraient le matérialiser sur le vieux continent. Le conflit civil de 2011 au pays méditerranéen suppose un point d’inflexion de ces mouvements transsahariens historiques et circulaires et entraîne le retour forcé d’environ 300 000 citoyens nigériens, majoritairement hommes d’entre 20 et 30 ans, persécutés et accusés comme complices de Kadhafi. Comment se sont réintégrés dans leur société d’origine? Quelles innovations sociales et culturales emmènent avec eux? Notre communication essaie d’approfondir les conditions de vie de ce collectif retourné qui tente d’assumer l’échec de son projet migratoire et reformuler son nouveau rôle social et familial en reconfigurant sa représentation collective dans un milieu communautaire urbain. En considérant la mobilité comme processus dynamique et complexe (Boesen, Marfaing, 2007), on se focalise sur les différentes étapes migratoires, du trajet à travers le désert au séjour en Libye et le retour forcé. À travers une ethnographie à Niamey, la capitale du Niger, entre 2011 et 2016 et avec des méthodes comme l’observation participante et les conversations informelles dans la fada -principale institution de sociabilité masculine au Niger-, on révèle un phénomène originale et récent, caractérisé par des nouvelles pratiques transnationales ou translocales. On observe l’importance des réseaux transnationaux et translocaux « par le bas » dans la promotion des mobilités et on remarque les conséquences du retour dans l’espace sociale niameyén. De cette manière, les chaînes dites transnationales, créés par des affinités personnelles, du quartier, ethniques, régionales et/ou nationales, enfin ethno-régionalistes (Solé, Parella, Calvacanti, 2008; Ngoie Tshibambe, 2012; Sow, 2007), on les qualifient plutôt de « translocales », en revalorisant l’appartenance local comme facteur déterminante du projet migratoire. Ainsi, au delà du nationalisme méthodologique (Wimmer, Glick Schiller, 2003), la conception aussi bien ethno-régionaliste qu’urbaine comporte une catégorisation sur l’axe urbain/rural, introduisant une catégorie d’intersection complémentaire à celle ethnique ou du genre, liée aussi à des aspects de classe. On contemple comme le collectif des retournés à Niamey, en tant que groupe identifié et identifiable avec des apprentissages obtenus hors du pays, désignés comme « transferts sociaux et culturels » (González Pérez, Levitt, 2007), expérimentent changements de comportements, de mentalité et de pratiques. Alors, ces « transmigrants » urbains exaltent un cosmopolitisme théorique acquis à l’extérieur, sans « ethnicité » (Tarrius, 2000), qu’on observe néanmoins comme de circonstance et instrumental dans des « situations cosmopolites » (Rinaudo, Hily, 2003). L’admiration de la modernité ; l’acquisition d’habitudes comme fumer shisha ou la volonté de se bénéficier de la « rente de développement » (Olivier de Sardan, Tidjani Alou, 2009), en provenance de la coopération internationale, ce sont des pratiques spécifiques du groupe. Depuis une approche transnationale et translocale, donc, notre étude essaie de divulguer l’impact politique et les conséquences communautaires et familiales du processus migratoire entre la Libye et le Niger.
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