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2000, Journal des anthropologues
Présentée en 1839 par Arago comme une invention indispensable à la confection de collections d'images archéologiques et artistiques (ROUILLE, 1989 : 36-42), la photographie acquiert, dès son invention, un grand prestige auprès des scientifiques. Dans la seconde partie du XIX e siècle, et surtout au XX e siècle, rares sont les domaines du savoir qui échappent durablement à l'élaboration, sur papier glacé, d'une mémoire visuelle (BARTHES, 1980). Dans le cas de la photographie anthropologique, c'est Etienne Serres qui introduisit en 1842 la technique au Museum d'histoire naturelle de Paris en achetant un appareil de Daguerre, afin de réaliser des portraits ethniques. Dès 1865, Paul Broca -fondateur de la Société d'anthropologie de Paris -en recommande l'utilisation, et donne une méthodologie minimale mais précise pour la prise de vue : prendre le visage de face et de profil et le corps de face, bras tendus. Pour en faire un objet de science, il préconise l'utilisation d'échelles pour retrouver les mesures véritables du corps ainsi que « l'accoutrement caractéristique de la tribu » (BROCA, 1865 : 8). Ainsi, le désir de connaissance anthropologique passe-t-il par la constitution de collections d'images qui doivent donner à la fois des renseignements sur la dimension naturelle de l'homme mais aussi sur sa culture. Le développement de la colonisation s'accompagnera de la mise en place de corpus photographiques assez systématiques dans les empires coloniaux afin de « recenser » les ressources naturelles et de « cataloguer » les collectivités humaines -tout ceci dans une évidente dynamique de valorisation de l'« oeuvre » coloniale. Les preneurs d'images furent tour à tour des explorateurs, des militaires, des missionnaires, des savants ou des photographes professionnels (comme Geiser à Alger ou Fortier à Dakar). Une histoire de la photographie dans le contexte colonial a déjà été ébauchée dans de nombreux travaux Photographies anthropologiques et politique des races
Journal des anthropologues. Association …, 2000
Présentée en 1839 par Arago comme une invention indispensable à la confection de collections d'images archéologiques et artistiques (ROUILLE, 1989 : 36-42), la photographie acquiert, dès son invention, un grand prestige auprès des scientifiques. Dans la seconde partie du XIX e siècle, et surtout au XX e siècle, rares sont les domaines du savoir qui échappent durablement à l'élaboration, sur papier glacé, d'une mémoire visuelle (BARTHES, 1980). Dans le cas de la photographie anthropologique, c'est Etienne Serres qui introduisit en 1842 la technique au Museum d'histoire naturelle de Paris en achetant un appareil de Daguerre, afin de réaliser des portraits ethniques. Dès 1865, Paul Broca-fondateur de la Société d'anthropologie de Paris-en recommande l'utilisation, et donne une méthodologie minimale mais précise pour la prise de vue : prendre le visage de face et de profil et le corps de face, bras tendus. Pour en faire un objet de science, il préconise l'utilisation d'échelles pour retrouver les mesures véritables du corps ainsi que « l'accoutrement caractéristique de la tribu » (BROCA, 1865 : 8). Ainsi, le désir de connaissance anthropologique passe-t-il par la constitution de collections d'images qui doivent donner à la fois des renseignements sur la dimension naturelle de l'homme mais aussi sur sa culture. 2 Le développement de la colonisation s'accompagnera de la mise en place de corpus photographiques assez systématiques dans les empires coloniaux afin de « recenser » les ressources naturelles et de « cataloguer » les collectivités humaines-tout ceci dans une évidente dynamique de valorisation de l'« oeuvre » coloniale. Les preneurs d'images furent tour à tour des explorateurs, des militaires, des missionnaires, des savants ou des photographes professionnels (comme Geiser à Alger ou Fortier à Dakar). Une histoire de la photographie dans le contexte colonial a déjà été ébauchée dans de nombreux travaux Photographies anthropologiques et politique des races
Raisons politiques, 2006
De l'anthropologique au politique U NE DISCIPLINE SE CONSTITUE par l'accumulation de travaux se conformant aux critères de scientificité et par la régulation que leur imposent des institutions de discussion et de transmission. De ce point de vue, l'anthropologie et la science politique ont une préhistoire et une histoire analogues qui ont vu progressivement, à partir de la fin du 19 e siècle, se préciser les concepts, les théories, les méthodes, les écoles et les institutions qui dessinèrent leur identité. Même si la réflexion politique peut évidemment être décelée très loin dans l'histoire de la philosophie, la science politique ne devint discipline qu'avec l'apparition à la fin du 19 e siècle d'une série de conditions sociales et culturelles qui telles la révolution industrielle, l'individualisme et la démocratie ou la sécularisation, l'esprit scientifique et l'élévation du niveau d'éducation changèrent l'appréhension du monde et installèrent le souci nouveau d'une analyse rigoureuse des processus de pouvoir, de décision et d'intériorisation des normes de la socialité. De même, il est possible de reconnaître une recherche constante dans l'histoire de la pensée des caractéristiques fondamentales de l'identité de l'homme conçue soit comme naturellement politique soit comme naturellement asociale et d'une réflexion sur la société conduite à partir de la considération d'une pluralité des cultures aussi bien chez Aristote que chez Rousseau. Mais cette réflexion ne donne naissance à la discipline anthropologique qu'avec le développement de l'étude des sociétés dites primitives et plus généralement des sociétés « autres » considérées pour elles-mêmes
Nous avons là un bon exemple des effets politiques de la mise en représentation. Celleci n'est pas seulement un spectacle auquel assisteraient passivement les sujets représentés. La mise en représentation détermine l'horizon de signification où s'inscrivent les rapports de force (Abélès 1997:270).
Revue de la BNF, 2016
Distribution électronique Cairn.info pour Bibliothèque nationale de France. Distribution électronique Cairn.info pour Bibliothèque nationale de France. La reproduction ou représentation de cet article, notamment par photocopie, n'est autorisée que dans les limites des conditions générales d'utilisation du site ou, le cas échéant, des conditions générales de la licence souscrite par votre établissement. Toute autre reproduction ou représentation, en tout ou partie, sous quelque forme et de quelque manière que ce soit, est interdite sauf accord préalable et écrit de l'éditeur, en dehors des cas prévus par la législation en vigueur en France. Il est précisé que son stockage dans une base de données est également interdit. Article disponible en ligne à l'adresse Article disponible en ligne à l'adresse https://www.cairn.info/revue-de-la-bibliotheque-nationale-de-france-2016-1-page-74.htm Découvrir le sommaire de ce numéro, suivre la revue par email, s'abonner... Flashez ce QR Code pour accéder à la page de ce numéro sur Cairn.info.
Protée, 2009
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Archives de philosophie, 3/81, p. 477-499, 2018
This article argues for the development of an epistemological history of the concepts of race and for its necessary connection with a political history. We distinguish between such an epistemological history and the history of racism or of the idea of race. By contrast to the latter, epistemological history doesn’t take for granted an a priori definition of race or a homogeneous referent that should be traced all along history. It rather focuses on the variety of the effective and plural uses of the category of race in different contexts and identifies the rules that regulate these uses and the various strategies and practices in which they’re inscribed. Such a history cannot be separated from a history of race as an object and subject of specific political practices: it has to be related to a political history of race that we try to define.
Journal des anthropologues, 2005
L'un de ces moments fut celui où la France, gouvernée depuis les débuts de la V e République par des politiciens de droite, connut pour la première fois une « alternance ». Ce changement n'aurait pas connu le retentissement que l'on sait s'il n'avait été censé ouvrir, à terme, sur une « alternative » à la domination plus que séculaire du capitalisme. La « rupture » avec lui n'était-elle pas inscrite à l'ordre du jour, depuis le congrès fondateur d'Épinay ? Peu importe, en l'occurrence, que l'enjeu réel n'eût pas été exactement celui-là. Le fait est que beaucoup y crurent, que ce soit pour le craindre ou s'en féliciter. Or, G. Althabe faisait partie de ces derniers.
Genèses, 2013
Présentation de "Le vote comme engagement", Beatriz M. A. de Heredia et Moacir Palmeira. C’est peut-être dans l’approche des phénomènes politiques que l’ethnocentrisme est le plus tenace, parce qu’il se niche dans les définitions mêmes que nous en donnons spontanément, en faisant le paramètre à partir duquel nous catégorisons des pratiques comme « politiques ».
Politique et éducation en anthropocène Lecture critique de Dominique Bourg et Alain Papaux (dir.), Dictionnaire de la pensée écologique, Paris, PUF, col. Quadrige, 1088 pages et de Dominique Bourg et Augustin Fragnière, La pensée écologique -Une anthologie, Paris, PUF, 2014, 876 pages.
Nicolas Party, L'heure mauve, 2022
Texte écocritique produit à l'invitation du musée des beaux-arts de Montréal l'occasion de l'exposition Nicolas Party, l'heure mauve, 2022
Cités, 2008
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Terrain, revue de sciences sociales, rubrique "Portrait", 2017
L’exercice du portrait, qu’il soit littéraire ou photographique, se donne implicitement comme un mode de connaissance, un moyen d’ériger un destin individuel en figure générique ou un instant de vie en emblème d’un fait historique. Ceux que l’on appelle « migrants », selon une appellation qui transforme leur voyage en condition, sont ainsi des modèles fréquemment choisis par les journalistes ou les photographes pour donner chair à un fait social majeur du monde contemporain. Mais de qui ou de quoi sont-ils en fait le modèle ? Quelle différence le medium choisi –visuel ou textuel– induit-elle? L’exercice du portrait recèle en fait des pièges épistémologiques que cette proposition s’efforce de déjouer très empiriquement par essais et erreurs, en croisant de manière inédite photographies, récit, analyse anthropologique et paroles de migrants. Afin de renouveler le genre, à défaut de le sauver. The literary or photographic portrait is always implicitly a technique of knowledge, a means of presenting an individual destiny as a generic figure, or a slice of life as emblematic of a particular historical moment. Those people we call migrants (thereby transforming their journey into an existential condition) are often used by journalists or photographers to give body to one the principal social facts of the contemporary world. But what precisely are they giving body to? And whom do they represent? What difference does the medium (visual or textual) make? The act of portraiture conceals a whole series of epistemological traps that this piece proposes to explore, by means of both essay and error, through an innovative combination of photographs, narratives, anthropological analyses and the raw voices of migrants. Portraiture cannot, perhaps, be saved, but at least it can be renewed.
[This paper introduces the special issue on "Anthropology and the materialities of race", published in Revue d'Histoire des sciences humaines, 2015. SEE: http://www.publications-sorbonne.fr/fr/livre/?GCOI=28405100332930 ] Ce dossier explore l'importance de la vie matérielle dans la construction de la race comme artefact scientifique produit par l’anthropologie physique. Il rassemble un éventail d’études historiques relatives aux sciences raciales au temps de leur âge d’or (XIXe - XXe siècles). Elles analysent les nombreux truchements par lesquels la matérialité amène – ou non – à la vie les « races humaines ». Les théories, épistémologies, et visions du monde raciales sont ici approchées à travers leurs manifestations dans les corps et squelettes humains, l’instrumentation anthropométrique, les archives, les espaces muséologiques, et les rencontres sur le terrain. Ce dossier adopte la notion de « matérialités de la race » comme outil heuristique, sensibilité méthodologique et objet empirique, englobant trois grandes dimensions de la vie matérielle dans la pensée raciale : les artefacts, les corps humains, et les lieux. Par conséquent, ce dossier met au défi les historiens de l’anthropologie de combiner les pratiques de l’histoire intellectuelle et les histoires matérielles de la race.
Parlement[s], Revue d'histoire politique
Dans Parlement[s], Revue d'histoire politique Parlement[s], Revue d'histoire politique 2022/3 (N° HS 17) 2022/3 (N° HS 17), pages 179 à 184 Éditions Presses universitaires de Rennes Presses universitaires de Rennes
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Ch. 3 in Pierre Leroux et Erik Neveu (dir.), En immersion. Approches ethnographiques en journalisme, littérature et sciences sociales, Rennes, Presses Universitaires de Rennes, 2017., 2017
Les ethnographes doivent-ils en dire plus à leur enquêtés que les gens ordinaires dans les situations ordinaires, qui comportent toujours une part d’opacité ? Est-il possible de réaliser une immersion entièrement transparente ou, au contraire, les chercheurs de terrain sont-ils condamnés à rester au moins pour partie « dans le placard », au sens où certains aspects de leur identité, de leurs relations ou de leurs intentions resteraient dissimulés sous un enchevêtrement d’omissions, de présomptions non corrigées et de malentendus non levés ? Ces questions, qui se posent à toute entreprise de recherche, prennent une dimension autrement personnelle et englobante dans les cas de l’observation participante et de l’immersion de long terme souvent associées à la tradition ethnographique. « Quand le chercheur opère à partir de l’université et ne se rend sur le terrain que pendant quelques heures, il peut séparer sa vie personnelle de sa vie professionnelle », avance William Foote Whyte dans la postface de Street Corner Society. « Mais si le chercheur vit pendant une longue période dans la communauté qu’il étudie, sa vie personnelle est inextricablement mêlée à sa recherche ». Qu’arrive-t-il alors à sa vie personnelle et à sa recherche ? Pour y réfléchir, je reviens sur la notion de placard héritée des études sur le genre et la sexualité et examine les différentes manières dont elle peut s’appliquer à la situation ethnographique.
Social Science Information, 2006
English The temptation to seek in primates our own origin is still found in ethology. More broadly speaking, we see that the animal kingdom is often used as an anthropological operator of identity, using either similitude or inversion or contrast. The observation data most often reflect values, or even preferences, concerning modes of social organization. However, this observation should not lead to relativism. On the contrary, it invites us to envisage ethological knowledge as constructing humans and animals at the same time, together. This article sets out to explore the concrete conditions in which this kind of knowledge can be constructed. French La tentation d'interroger les primates en leur posant la question de notre origine reste présente dans le domaine de l'éthologie. Plus largement, on peut remarquer que l'animal se constitue souvent comme un opérateur anthropologique d'identité, soit par similitude, soit par inversion ou contraste. Or, les faits issus des...
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