Academia.edu no longer supports Internet Explorer.
To browse Academia.edu and the wider internet faster and more securely, please take a few seconds to upgrade your browser.
2004, Anuario iberoamericano de justicia constitucional
…
26 pages
1 file
A) Une Europe hésitant entre laícité et sécularisation: a) Une méme volonté de garantir la liberté de conscience. b) Des resultáis concrets tres proches. B) Une liberté religieuse qui n'exclut pas un traitement différencié des religions: a) Une liberté de cuite largement reconnue. b) Un traitement différencié des religions: a') Un traitement inégal des religions. b') Un traitement égal des religions. c') Un égal respect des convictions religieuses.-2. LE MULTICONFESSIONNALISME CONTRE LA LAÜCITÉ ET LA SÉCULARISATION?: A) Les relations ambigúes entre islam et politique: a) Une réelle capacité d'adaptation. b) Une possibilité d'évolution limitée. B) L'adaptation de la laícité á l'islam: a) Une égalité de droit pouvant cacher une inégalité de fait. b) L'éventualité d'un traitement particulier pour l'islam. De tout temps, politique et religión ont entretenu des rapports passionnés faits d'incompréhensions mutuelles, de rivalités, voire de conflits ouverts 1 . Progressivement, pouvoir temporel et pouvoir spirituel sont parvenus á établir des relations pacifiées, chacun cantonnant son action dans son domaine naturel. En Europe occidentale, la laicité 2 a progressivement * Maitre de conférences de Droit public á VUniversité Montesquieu -Bordeaux IV. Secrétaire general du Centre d'Études et de Recherches sur l'Espagne et le Monde ibérique (Université Montesquieu). ** Ce texte est une versión complétée et mise á jour d'une communication présentée au VI* Congrés mondial de droit constitutionnel (Santiago du Chili, 12-16 janvier 2004).
2019
Type de publication: Collectif Directeurs d'ouvrage: Baubérot (Jean), Portier (Philippe), Willaime (Jean-Paul) Résumé: Le Groupe sociétés, religions, laïcités est le plus grand laboratoire français dans le domaine des sciences sociales du religieux. Ce livre propose un bilan de ses apports sur les différents régimes de laïcité et univers religieux, et une réflexion épistémologique sur les sciences sociales du religieux. Lire un extrait Nombre de pages: 746
Les relations entre l’Eglise et l’Etat en Belgique et aux Pays-Bas furent longtemps déterminées par un compromis historique établissant une paix larvée entre les forces politiques prônant la “liberté scolaire” et celles défendant la laïcité, de facto les valeurs de la Révolution française. A l’origine, il s’agissait essentiellement d’une lutte visant le contrôle de l’éducation publique et le rôle des congrégations religieuses dans l’organisation de l’enseignement. Ceci avait ensuite conduit à une segmentation accrue de la société en “piliers” gérant leurs propres réseaux sociaux dans un système communautaire subventionné par l’Etat et dont les élites décidaient entre elles des modalités à suivre. Avec la déconfessionnalisation et l’expansion économique influençant de plus en plus les rapports humains, cette organisation de la société a perdu sa signification et a conduit à la disparition plus ou moins complète des “piliers”.
l a dimension religieuse de l'idée d'europe est un vaste problème. pour J. l. nancy 1 , ce que les français appellent laïcité est une forme locale du christianisme européen ; durant le Moyen Âge européen, le laïc, simple croyant, sujet de la foi, était opposé à, et guidé par, le clerc, un peu à la façon dont les membres de notre société sont guidés par « les scientifiques », médecins, statisticiens ou météorologues. de ce point de vue, le communisme est une forme locale du christianisme. la laïcité turque et la démocratie chrétienne à l'italienne ou à l'espagnole en sont d'autres exemples. la distinction entre clercs et laïcs est selon le philosophe au coeur du monothéisme : ce principe accomplit ainsi une disposition inscrite au coeur du monothéisme, celle de la distinction entre césar et dieu, entre un royaume de ce monde et un autre royaume, hétérogène. quelque mise à mal qu'elle ait pu être, et quelque confuse parfois qu'en apparaisse la doctrine, la distinction des deux ordres vaut dans le judaïsme, dans le christianisme et dans l'islam. seules des interprétations tendancieuses peuvent chercher à reconduire vers la pure théocratie ce qui s'en sépare en principe et en dernière analyse, que ce soit dans la royauté d'israël, dans la souveraineté du « roi très chrétien » ou même dans le califat d'islam 2 .
Depuis les années 1990, le débat québécois sur la religion à l’école coïncide avec celui sur la laïcité. Déjà présent dans les discours d’auteurs y contribuant, le concept de laïcité obtiendra une grande visibilité dans le Rapport Proulx, qui propose le concept de laïcité ouverte en tant que cadre normatif de sa proposition d’un enseignement culturel de la religion (1999). Ce qui suit discute les enjeux du choix sémantique en faveur de la laïcité. Par-delà son adoption, il importe de comprendre les arguments des partisans et des détracteurs, de même que les implications idéologiques de son usage. Depuis la laïcisation scolaire amorcée en 1998, qui a connu plusieurs étapes, les discussions concernent en particulier le nouveau programme d’Éthique et culture religieuse, mais bien au-delà, elles renvoient à des débats fondamentaux sur les divers modes de séparation entre l’État et la religion. Le but de ce chapitre est de discuter la différence sémantique et culturelle entre la laïcité, d’une part, et le séculier et la sécularisation, d’autre part, comme concepts structurants des approches sociales et politiques différenciées du rapport à la religion, notamment à l’école. Pourquoi une telle réflexion ? Elle s’inscrit dans l’émergence en Europe de distinctions entre diverses approches « non confessionnelles » de l’enseignement des religions.
Comme tous les concepts, ceux qui délimitent la portée de ce chapitre -Amérique latine, sécularisation, laïcité -ont été historiquement construits. Ils apparurent ou, du moins, acquirent des connotations semblables à celles qu'ils présentent actuellement, au XIX e siècle. L'expression « Amérique latine », inventée au milieu de ce siècle, ne manquait alors pas de dimension religieuse, depuis que le terme « latin » ne renvoyait pas seulement à une racine culturelle, mais aussi à une construction religieuse dans laquelle le catholicisme régnait sans conflit ou, du moins, dominait de façon écrasante. Vers le milieu de ce siècle, on a également commencé à utiliser le terme « sécularisation » pour se référer à un phénomène relativement nouveau dans l'Amérique qui commençait à être appelée « latine » : les expropriations de propriétés ecclésiastiques, essentiellement d'immeubles, par les États en cours d'organisation. Jusqu'alors, dans le cadre catholique américain, le terme avait été utilisé presque exclusivement pour faire référence à certaines personnes : les membres d'ordres religieux qui, de leur propre volonté ou contraints par certaines circonstances, abandonnaient leur institution pour rejoindre le clergé séculier.
La relation entre la religion et la modernité constitue la partie majeure des études dans la sociologie des religions. Depuis l’âge classique de la sociologie, les chercheurs, les sociologues se focalisent sur cette question et ils produisent les différents points de vue selon leurs analyses et constats. Aujourd’hui, on peut parler de trois types de pensée concernant la tension entre la religion et la modernité et plutôt concernant la question de la domination entre la religion et la modernité. Ce débat découle du phénomène de sécularisation et de sa validité en tant qu’une thèse explicative les sociétés modernes
L’hypothèse de travail que Rémond se donne et la quête qui doit être ensuite validée ou invalidée est liée à la séparation accentuée entre la religion et la société, comme un paradigme largement accepté. En fait, le mot-clé est la sécularisation et son nouveau registre ouvert par sa simple affirmation : la déchristianisation, la déconfessionnalisation, le disestablishment, la déreligion. Ayant à faire avec la sécularisation, la thématique est une « révolutionnaire » au sens géométrique du terme, du retour aux origines pour reprendre l’itinéraire de sa tabula rasa. Quelle est l’origine d’un concept aujourd’hui usé, usité, manipulé, presque exutoire comme la sécularisation ? Son origine est, certes, dans le rationalisme, paradigme qui a fait naitre le libéralisme dont la quintessence est la séparation des convictions personnelles de l’existence sociale. Il s’agit bien des trois « R », dont la réforme, la renaissance et la révolution, désignés comme « les enfants de l’esprit critique libéral » dont les fruits sont dans la fosse de la « sécularisation » .
Loading Preview
Sorry, preview is currently unavailable. You can download the paper by clicking the button above.
Vingtième Siècle. Revue d'histoire, 2005
Confluences Méditerranée, 2011
Pensée plurielle, 2018
Spinoza et la séparation des églises et de l'Etat, 2021
Outre-Terre.Revue européenne de géopolitique, 2022
Minorités religieuses dans le Sud-Est européen, 2021
Multitudes, 59, 2015
Annuaire De L Ecole Pratique Des Hautes Etudes Section Des Sciences Religieuses Resume Des Conferences Et Travaux, 2008
Maghreb-machrek, 2015
Revue Droit de Cités, 2010
Perspectives médiévales, 2015
Presses de l'Université de Montréal Canada, 2023
Anthropologie et sociétés, 2003