17th century France

Cet essai prend pour point de départ les entrées « Classique » et « Baroque » rédigées par Claude Mignot dans le Vocabulaire européen des philosophies – Dictionnaires des intraduisibles (2004). À la suite d’une publication précédente (« L’invention du Grand Siècle, période et style », 2021), ce texte retrace le devenir, après les années 1960, des grandes catégories stylistiques qui ont servi à décrire l’art du XVIIe siècle depuis les années 1920. Faisant le constat d’un abandon progressif de ces catégories, l’article prend comme exemple l’histoire de l’architecture en France (à la suite des travaux de Claude Mignot) pour détailler l’évolution de l’historiographie vers d’autres questionnaires.
Cet article a été traduit en anglais pour la version anglophone de l’ouvrage, disponible en ligne.

This article examines the development of charity education in France over the seventeenth and eighteenth centuries. It first describes the different kinds of charity schools that existed and the frameworks in which they functioned, and then tries to determine the purposes ascribed to charity education, the reactions of contemporaries to different kinds of charitable instruction, which social groups and subgroups were expected to attend charity schools and where possible, who in fact did. It is argued that two distinct kinds of charity schools existed, and that the very poorest were excluded from them. L 'auteur traite ici de /'evolution de /'enseignement charitable en France aux XVIIe et XVIIIe siecles. Apres avoir decrit les divers types d'ecoles de charite qui existaient alors et les parametres dans lesquels elles s'inscrivaient, i1 tente de determiner les fins assignees ii ce genre d' enseignement et rend compte des reactions des contemporains vis-a-vis des choix offerts. S'appuyant sur l'exemple d'Amiens, i1 montre quels groupes sociaux eraient censes frequenter les ecoles de charite et quels sont ceux qui, de fait, s'en prevalaient. II conclut ii /'existence de deux types d'ecoles charitables, dont les plus demunis eraient exclus en pratique. * This article is in part based on the second chapter of my monograph L 'Education e/ementaire dans un contexte Urbain sous /'Ancien regime: Amiens aux X VIle et XVIII" siecles.

This study explores the emergence of everyday life scenes in Italian painting during the 17th and 18th centuries, highlighting the influence of 17th-century Dutch painting. This research focuses on how Italian painters like Giuseppe Maria Crespi adopted and adapted these scenes to their cultural context, drawing inspiration from Dutch artistic innovations. A detailed comparative analysis is conducted, shedding light on the similarities and differences between the two artistic traditions, particularly through themes of daily life, cleanliness and dirt, and celebrations.

In the second half of the 17th century in France, a new type or
‘character’, the nouvelliste, often appears in the pages of good manners
manuals and in satirical writings. He is both amateur and disseminator of
news, but not a professional journalist, with whom he is sometimes
confused. The introduction of a particular appellation (apparently, the word
‘nouvelliste’ came into circulation in the 17th century) attests to the fact that
the type was perceived as new, even if there is little doubt that the love of
the news is not specific to any given era. The question is, then, why did it
appear in the second half of the 17th century? Firstly, the emergence of the
nouvelliste as an independent figure was facilitated by the publication of
Latin translations of Theophrastus' Characters, in which the similar type
was described. Secondly, the formation of the ‘court society’ (Elias) and the
increasing transformation of the nobility into an idle class meant that the
dissemination of news replaced genuine participation in political life.
Finally, as many observers point out, the existence of the nouvelleistes wss
directly linked to the strict censorship of the French press. In his Traité de
la paresse (1673), Antoine de Courtin was one of the first to note the
characteristics of this type. His description, the translation of which is
published below, is particularly interesting because it precedes the
publication of La Bruyère’s Les Caractères ou les Mœurs de ce siècle
which determined all subsequent characterology.

Le projet ANR ArTerm (https://arterm.hypotheses.org) démarre officiellement ce mercredi 27 novembre 2024 à l'Université de la Sorbonne (1, rue Victor Cousin, Paris 5e) en Salle des Actes avec la Journée d’étude intitulée

« Voyager, c’est traduire ». Découvrir, désigner et décrire.
L’œuvre d’art dans la littérature viatique entre France et Italie

co-organisée par Julia Castiglione, Adeline Lionetto et Anna Sconza

Title: Women’s Stories in Le Mercure Galant (1672-1710): Feminine Fictions in an Early French Periodical
Author: Deborah Steinberger
Series: Gendering the Late Medieval & Early Modern World
Publisher: Amsterdam University Press

What do women want to read? Jean Donneau de Visé, the founder and editor in chief of Le Mercure Galant, one of France’s first newspapers, was arguably the first journalist to ask this question and to recognize and capitalize upon the influence of female readers and their social networks. By including “custom content” and performing the act of listening to women, Le Mercure Galant situates itself as an intermediary, using the nouvelle as a vehicle to amplify women’s voices. These fictions, presented as true stories, depict incidents and situations that women often bore silently in real life: domestic violence, romantic betrayal, dishonor, or simply loneliness. By publishing these stories alongside its chronicle of historic events, the Mercure lends credence and prestige to depictions of the private life of anonymous individuals, exploiting the ostensibly anodyne genre of “women’s fiction” to disseminate modern ideas about women’s agency.

https://www.aup.nl/en/book/9789463726184/womens-stories-in-le-mercure-galant-1672-1710

The balance of power is among the foundational principles in international relations. This principle, however, has been analysed mostly in relation to land powers on the European continent, while the historiography has failed to appropriately recognize its naval aspect so far. This article compares the English and Dutch sea powers or fleets during the three Anglo-Dutch Wars (1652–1674). Warships or ships of the line were the main instruments of naval warfare, and hence key to any measurements of sea power. Detailed tables of the fleets with the number of warships and guns for the major engagements show the balance of sea power at the time. Attaining and maintaining the balance of (sea) power in the early modern era was not just an abstract idea, but also an interactive process, based on numerical analysis. The author argues that there was a real or naval balance of sea power between the fleets or alliances of fleets; that the balance of sea power was acknowledged in the international alliance treaties; and that the balance of sea power became an element of early modern political discourse.

Focusing on the importance of judicial records for Jewish history, this chapter considers the place of the  pinkas (register) of the rabbinic court of Metz (1771-1789) among the various sources of law available to historians. Among the subjects discussed are tensions between legal pluralism and legal centralism, the relationship between Jews and the state, the interplay between Jewish and general law, and relations between lay and rabbinic leaders. The final section of the chapter discusses the production of the Metz pinkas and its documentation of judicial decisions.

Il n'est sans doute pas de tâche plus ingrate que celle d'écrire un manuel universitaire. Son auteur est comme pris en étau entre la tentation de donner un maximum d'informations et la contrainte d'apporter aux étudiants les rudiments essentiels dans le domaine traité. Présenter par ailleurs un siècle aussi riche, aussi complexe que le XVI e siècle en moins de 200 pages peut semble une gageure. Il faut donc savoir admirer qui se lance à soi-même ce défi. L'auteur, maître de conférence à l'Université de Nancy 2, a déjà procuré divers travaux sur Blaise de Vigenère. L'ouvrage est divisé en trois parties. La première, « Littérature et Société », veut donner dans un chapitre introductif un aperçu historique sur le XVI e siècle en France. L'intention est louable, mais l'information est parfois hésitante et on se demande si plutôt que de résumer des manuels d'histoire, il n'eût pas mieux valu y renvoyer simplement les étudiants. D'une façon générale le XVI e s. est trop souvent ici décrit comme formant un tout homogène, ce qui est largement réducteur. Le choc religieux, social et intellectuel de la Réforme, les guerres de religion semblent avoir été un peu oubliés. Les généralités abondent, sans doute la loi du genre ? Les anachronismes ne sont pas absents et l'on est un peu surpris de lire que dès le XVI e s. les « mutations sociales ruinent le féodalisme et font perdre aux hommes d'épées leur suprématie » (p. 17). Un second chapitre d'initiation à l'histoire du livre est bien venu. Toutefois qui connaît les fréquents déboires des éditeurs d'alors s'étonnera de lire que le privilège royal constitue à l'époque « pour l'auteur et pour l'éditeur une solide garantie » contre les contrefaçons (p. 40). Un chapitre intitulé « Littérature, idéologies et esthétiques », véritable cabinet de curiosités dans le goût d'alors, permet d'aborder dans un beau mélange artistique tout ce qui n'a pas trouvé place ailleurs. La seconde partie « Univers littéraire » s'ouvre par un chapitre chronologico-thématique (1500-1549 ; 1549-1573 ; 1573-1610). L'auteur ne justifie pas précisément ce découpage, qui en vaut certes un autre. Les principaux auteurs et leurs oeuvres sont étudiés à l'intérieur de cette grille temporelle, ainsi que les différents genres littéraires. Ces derniers sont repris dans le chapitre suivant parmi lesquels une place est faite aux Essais de Montaigne (p. 141-3), considérés comme « creuset » de genres littéraires futurs. Lesquels ? Un bref chapitre mettant en relation « littérature et univers artistique » est assez neuf. La troisième et dernière partie est constituée d'un « Petit atlas littéraire du siècle ». Celui-ci donne d'abord une courte bio-bibliographie de 83 auteurs, français et étrangers. Puis une analyse succincte d'une cinquantaine d'oeuvres est présentée par grands genres littéraires (poésie, récit, prose, théâtre). Cela est suivi d'une chronologie raisonnée sous forme de tableau. L'ouvrage se termine par huit pages de bibliographie, dont pas une seule ligne ne renvoie à des éditions modernes des oeuvres du XVI e s. Certes l'analyse des oeuvres qui précède (pp. 183-192) peut dispenser les étudiants de les lire, mais il aurait peut être été plus judicieux de mentionner les rééditions modernes disponibles, afin d'inciter à la lecture directe. Un index général des noms et des oeuvres facilite la consultation. Ce manuel, multiforme comme le siècle qu'il étudie, viendra en partie compléter ceux, nombreux, qui existent déjà. Lectures recommandées en rapport avec l'ouvrage :

In a talk at Yeshivat Har Etzion, Rabbi Dr. Aharon Lichtenstein once discussed the spiritual dangers inherent in former Prime Minister Shimon Peres' vision of a "New Middle East," formulated following the Oslo Accords. As was his way, R. Lichtenstein laid out the plan for economic growth that was at the center of Peres' vision, vividly describing the bars, parties, and casinos that would be built in Tel Aviv and attract tens of thousands of tourists from all over the world. Then he called out: "Even if this vision were to be fulfilled, is this what we prayed for? Is this what we hoped for? Is the vision of a Jewish state limited to amassing wealth and pleasure? Was I unaware that bona vita is the fourteenth principle of faith?" These words, as well as the writing of many thinkers, Jewish and non-Jewish, express the tension in the religious world between hedonism and asceticism: between striving for a life of luxury, including unending accumulation of expensive properties, fancy jewelry, and luxury cars, and displaying them ostentatiously for all to see, and, on the other hand, living a modest life 1 and making do with little, to the point of ascetism and monasticism. I thank Adv. Amy Yourman for her good advice and help in editing this article. 1 It goes without saying that the use of these particular terms shows that these terms are not necessarily identical. For example, a person can amass wealth and property in his own private domain, while completely refraining from ostentatious displays of his wealth. In what follows, we will focus on the ostentatious, public aspects of living luxuriously.

Promenade dans un jardin romain ? Les Conversations (1680-1692) de Madame de Scudéry et ses intertextes antiques. Hina Ghulam (ALITHILA) & Benjamin Demassieux (HALMA)-Université de Lille. Cette communication écrite à quatre mains propose d'examiner les références à l'Antiquité dans un corpus réduit des Conversations (1680-1692) de Madeleine de Scudéry (Histoire de la morale, De la colère, Des papillons, Des fleurs & des fruits). Notre objectif est de comprendre comment l'autrice s'approprie l'imaginaire antique pour construire son univers littéraire et questionner les modèles hérités.

A partir del tractat dels Pirineus de 1659, la serra de l'Albera es va convertir en frontera de les monarquies hispànica i francesa. Fins al 1862, però, no es va veure la necessitat d'establir i delimitar la frontera per mitjà d'unes fites regulars col•locades en punts estratègics. Durant el segle XX s'ha establert un protocol anual per comprovar que els afitaments no s'hagin alterat. Amb el temps, el protocol de comprovació dels afitaments ha esdevingut una trobada d'intercanvi entre municipis veïns, més que una imposició derivada d'un acte administratiu dels estats. Al costat dels afitaments estatals, hi ha també els que s'estableixen entre els municipis veïns. També comporten el reconeixement de les fites.

Identity and its formation, its lived experience and cultural, biological, and intellectual aspects, are notoriously complex subjects. The topic of the workshop and this collective volume "Constructing and Experiencing Jewish Identity," presents a challenge to any historian, and perhaps more profoundly so for historians of the Jews. The chronological and cultural focus of my remarks are primarily Central European Jews in the early modern period. These Jews articulated various types of identity: individual, communal, and collective, each in turn comprised of many layers. They formed individual identities out of a complex tangle of personal memories, traits, experiences, and associations. The early burgeoning of autobiographical writing among central European Jews of this period testifies to the coming of age of self-consciousness as individuals, embedded within networks, expressed in literary form.1 Communal identity is even more difficult to delineate, an amalgam of associations local to a particular place, enfolding a Jewish population organized to form a cohesive unit over time. Finally, Jewish collective identity was congruent with a larger sense of belonging to the Jewish people, its history and destiny. This latter form of identity transcended the borders of time and place. Of course, this artificial division into layers of identity cannot be taken as fixed and separate categories. These are fluid concepts whose elements shifted, overlapped, and intersected constantly. For example, almost all the autobiographical writings of early modern Jews express a deep sense of the individual's role within a communal and kinship network. Communal and collective identities appear to embody contradictory 1 A voluminous scholarly literature has arisen on this subject.

April 24, 1617, marked the end of the prodigious influence of an Italian couple over the regent of France, Marie de Médicis. By arranging the murder  of the Marquis d’Ancre, French Marshal and key figure in the affairs of the kingdom, the Dauphin Louis XIII ensured his grasp over the throne and isolated the Queen Mother thanks to the distribution of the deceased’s riches of among his supporters. However, a question remained: What should be done to widow Léonora Dori, Concini’s legitimate heir? By analyzing how the Marquise is represented in French and English pamphlets, this article rebuilds the ways she was portrayed and the opposing views about her degree of influence in early 17th-century France. By investigating the interface between the History of Print, the History of Women and the History of Emotions, this work reflects on the mobility of texts and the impact of cheap prints on establishing a specific imaginary around the feminine and opinion formation in early modern France.

This article explores the Morisco Qasim al-Hajari's (Kitab) The Supporter of Religion against the Infidel 1611-13 for its diplomatic merit within the rubric of the Islamic Maghreb. In particular, it sheds light on how a scene from Spain's colonial expansionist encounters with native Americans is utilized within an Arabophone context of the early modern Islamicate world. Al-Hajari Islamizes the momentous and violent imperial encounter between the Aztec king Moctezuma and the Spanish conquistador Hernán Cortés (1519) in Mexico. Additionally, he juxtaposes such a scene with Spain's violation of the treaties with Muslim Andalusians (1492-1609) and its incursions upon its neighboring Protestant powers. Al-Hajari's account not only indicates the itinerant condition which characterizes the circulation of ideas between the Atlantic and the Mediterranean but also demonstrates how imperial episodes acquire different meanings, through diplomatic endeavors and within different hermeneutic communities.

La mise en nourrice est un phénomène très répandu en France pendant l'Ancien Régime. Après une revue des principales caractéristiques de cette pratique en Europe, cette note de recherche s'interroge sur son existence au Canada pendant le Régime français. Il ressort de données relatives à la ville de Québec avant 1730 que le phénomène existe bel et bien, qu'il tend à augmenter avec le temps et qu'il touche surtout les familles des catégories supérieures de l'échelle professionnelle.

Les relations entre Malherbe et Vauquelin ont été brièvement brossées par Robert Garapon 1 dans le cadre du quatrième centenaire de la naissance de Malherbe, il y a près de soixante-dix ans. C'est même l'un des fils de Jean Vauquelin de La Fresnaye, Nicolas Vauquelin des Yveteaux, lui-même poète et précepteur pendant quelques années de César de Vendôme, fils naturel d'Henri IV, qui a présenté Malherbe à la cour 2. Ces trois poètes normands se sont fréquentés, même s'ils n'appartiennent pas aux mêmes générations. Vauquelin publie ses premiers vers, Les Foresteries 3 , un recueil pastoral dans la veine de la Pléiade 4 , pendant ses études à Poitiers en 1555, année même de la naissance de Malherbe. Lorsqu'il publie en 1605, à la toute fin de sa vie, son second recueil, Les Diverses Poesies 5 , important volume regroupant des poèmes écrits pendant une cinquantaine d'années, notamment son Art poetique françois 6 et ses Satyres françoises 7 , Malherbe vient juste de faire son entrée à la cour comme poète. On définit assez souvent l'art poétique de Vauquelin comme « une oeuvre entre deux siècles 8 », qui serait une « transition 9 » entre Ronsard et Malherbe, se situerait « entre

Die mondänen Feenmärchen, die am Ende des 17. Jahrhunderts erscheinen, erneuern die ebenso populäre wie traditionelle Märchengattung durch eine stilistische Verfeinerung, welche auf einer systematischen Verwendung der Hyperbel basiert. Die unwirklichen Aspekte dieser Märchen werden vor allem durch die markante Hervorhebung der thaumaturgischen Eigenschaften deutlich, welche die literarischen Charaktere auszeichnen. Mit anderen Worten wird das Fantastische durch die offensichtliche stilistische Übertreibung, die eine aktive Lektüre durch einen aufgeklärten Leser verlangt, entmystifiziert. Letztlich ist festzuhalten, dass die in Feenmärchen oft vorkommende Hyperbel entscheidend den Heldenstatus bestimmter Figuren mitprägt und auf sprachwissenschaftlicher Ebene die Arbitrarität des linguistischen Zeichens verdeutlicht.

Présentation par J. Chaponneau / BnF : "Le médiévalisme, qui associe réception savante et recréation artistique ou littéraire du Moyen-Âge, est-il né à la « fin » de cette période ou avec Paul Zumthor, Umberto Eco et Leslie Workman, il y a quarante ans ? Comment comprendre les polémiques entre les disciplines et les pays qui revendiquent ce domaine en pleine expansion mais aussi l’engouement actuel pour un Moyen Âge largement imaginaire ?"
"Omniprésent dans l’imaginaire contemporain, le Moyen Âge est sans cesse réinventé par les films, séries, romans et jeux. Un cycle de conférences revient sur l’histoire de ce rapport créatif à une période médiévale fantasmée, du XVIIIe siècle à nos jours. Toutes les conférences seront accompagnées d’une présentation (sous vitrine) de manuscrits et d’imprimés tirés des collections de la bibliothèque de l’Arsenal.
Donjons et cathédrales, forêts profondes, dragons, licornes et ensorceleurs : sur les écrans, dans les livres, les jeux, les bandes dessinées, aux concerts et dans les festivals, le Moyen Âge est partout. Ses héros, Arthur, Lancelot, Robin des Bois ou Jeanne d’Arc, vivent encore, sous une forme ou une autre, dans les productions multimédiatiques de notre temps. Même son petit personnel n’en finit pas d’inspirer les créateurs : chevaliers preux ou barbares, prêtres obscurs et moines ripailleurs, éphèbes en armes et princesses échevelées sont des lieux communs de notre imaginaire.
Ce Moyen Âge tel qu’on le représente, ce Moyen Âge fictionnel, n’est pas celui des historiens. Il est un répertoire de figures, de récits, d’images. Plus qu’un objet d’histoire, c’est un objet d’histoires : un objet littéraire. C’est un lieu d’inspiration et de création. Ce Moyen Âge inventé, fantasmé, sans cesse métamorphosé est à la fois un miroir aux artistes, le support de différents discours idéologiques et le révélateur de fantasmes propres à chaque époque.
Cette recréation d’un Moyen Âge revisité par chaque époque, c’est ce qu’on appelle le médiévalisme. Ce phénomène est omniprésent dans la culture occidentale contemporaine, en particulier dans le genre de la fantasy qui, de Tolkien à Game of Thrones est maintenant devenu un objet de consommation de masse. Mais le médiévalisme a une histoire, que le cycle de conférences proposé par la bibliothèque de l’Arsenal, se propose de raconter, en trois temps, de sa naissance à la fin du XVIIIe siècle à ses multiples déclinaisons actuelles."
https://www.bnf.fr/fr/agenda/linvention-du-moyen-age-du-marquis-de-paulmy-game-thrones

Une introduction, par Sylvie Taussig L'Argenis de Jean Barclay est une création étrange qui fait figure, à bien des égards, d'ouvrage mythique dans l'histoire de la littérature. Fiction romanesque promise au plus grand succès, ce roman, publié pour la première fois

Princely weddings have always been highly elaborate affairs that required months of painstaking preparations. Endless guest lists were drawn up, accomodations were refurnished, the ceremonial was carefully worked out so as not to offend any of the participants, lavish entertainments had to be rehearsed, the stores were filled with the choicest delicacies the realm could offer, famous cooks and the best musicians were hired. The bride chose her dresses, and innumerable chests were filled with all the small and big objects she would take to her new home. Bridal journeys were stressful emotio nal rites of passage, but they also involved the transfer of numerous art objects. The dowry constituted an essential part of the wedding arrange ments. Thus Antoine Caron dedicated one of the miniatures of his »Histoire franpoyse de nostre temps« to the sumptuous dowry which Caterina de' Medici brought with her when she married the future French king Henry II in 1533. In Caron's drawing numerous men are busily occupied with transporting, safeguarding, displaying and admiring the precious objects.' The role of women in the processes of cultural transfer between the courts of Europe is often overlooked and underestimated. These transfers involved much more than just the dowry. The foreign brides brought their own cultural traditions with them and gave a fresh stimulus to the cultural productions of their new home count ry. Usually the women maintained close contacts with their family of origin, and thus there was a continuous exchange of objects, artists and artisans between the two courts.2 The three case studies I will discuss in this article are part of a larger research project that centers on the Florentine grand duchess Christine of Lorraine.3 After the early death of her mother, Christine was raised by her grandmother, the French queen Caterina de' Medici. Caterina arranged Christine's marriage with Ferdinando de' Medici, the Grand Duke of Tuscany. Christine soon became a very powerful figure at the Florentine court. My case studies are drawn from three different phases of her life and will serve to address the following four questions: In what ways did women contribute to the processes of cultural transfer? What motivated the exchange of art objects? How were these objects integrated into their new context? And to what extent did the new setting alter the original meaning of the objects? Christine's dowry (1589)

Le tableau attribué à Étienne Allegrain (fig. 1) illustre la splendeur du parc de Saint-Cloud à l'époque de Monsieur, période d'apogée de son essor, et la beauté des jeux d'eau qui en sont au coeur. Comme le souligne Aurélia Rostaing, « les aménagements postérieurs à la fin du XVII e siècle viennent s'insérer dans une composition dont la distribution demeure inchangée 1 ». Néanmoins, tout le mérite ne revient pas au duc d'Orléans, qui a profité d'un terrain extrêmement favorable et a inscrit ses créations dans des installations antérieures déjà réputées pour leur beauté. Les jeux d'eau semblent en effet avoir été le ressort principal de développement, matérialisant à la fois les goûts, la personnalité et les ambitions des propriétaires successifs du château. Si les différentes étapes de leur évolution ont été décrites par plusieurs auteurs, presque aucune analyse stylistique détaillée et exhaustive n'a été réalisée, ni aucune mise en perspective de cette évolution, avec l'expansion du parc et les motivations des propriétaires, tout au long du siècle. C'est donc ce que nous nous attacherons à réaliser, à l'aide des cartes et illustrations anciennes dont nous disposons, ainsi que des sources écrites de l'époque. Les jeux d'eau du parc de Saint-Cloud. Des premières créations à la magnifice... Les Cahiers de l'École du Louvre, 18 | 2022 Les jeux d'eau du parc de Saint-Cloud. Des premières créations à la magnifice... Les Cahiers de l'École du Louvre, 18 | 2022 Les jeux d'eau du parc de Saint-Cloud. Des premières créations à la magnifice...

presse en questions LÉO TÉTELIN-KOCH (Master 2 Recherche) L'Ombre du corbeau de Hrafn Gunnlaugsson : le modèle narratif des sagas des Islandais au cinéma ANNIKA MÖLLER (Master 2 Recherche) Wandel ou Wende ? La fin du charbon en Allemagne de l'Est 15 FÉVRIER 2024 Amphithéâtre de la MRSH, 14h30-17h30 JERÔME ORDOÑO (GRIC, Université Le Havre Normandie) Confessions à son journal intime : les métamorphoses d'un homme bisexuel dans l'Amérique des années soixante-dix BERTRAND GUEST (3L.AM, Université Angers) Quelles mémoires littéraires « pédées » de Whitman à nos jours ? Entre fluidité et patrimoine ERICA CICCARELLA (Université de Liège-UR Traverses) Les métamorphoses du langage comique à la Renaissance italienne 28 MARS 2024 Amphithéâtre de la MRSH, 14h30-17h30 PHILIPPE BLANCHET (CELTIC-BLM, Université Rennes 2) Changements et rigidités dans l'ouverture à la diversité linguistique en France dans les années 2010 : exemples dans les médias et les institutions étatiques ESTELLE AMILIEN (ILCEA4, Université Grenoble Alpes) Un siècle d' aviation en Amazonie péruvienne. Camaïeu des possibles au nom d'une intégration discutable

Enfermer les contagieux et les contagieuses à Marseille pendant la peste de 1720 Criminocorpus, 23 | 2023 Enfermer les contagieux et les contagieuses à Marseille pendant la peste de 1720 Criminocorpus, 23 | 2023 Enfermer les contagieux et les contagieuses à Marseille pendant la peste de 1720

09 NOVEMBRE 2023
-NADIA AÏT BACHIR (ERLIS, Université de Caen Normandie), Du pliego de cordel à la culture de masse. Le discours de la presse en questions
-LÉO TÉTELIN-KOCH (Master 2 Recherche) L'Ombre du corbeau de Hrafn Gunnlaugsson : le modèle narratif des sagas des Islandais au cinéma
-ANNIKA MÖLLER (Master 2 Recherche) Wandel ou Wende ? La fin du charbon en Allemagne de l'Est

15 FÉVRIER 2024
-JERÔME ORDOÑO (GRIC, Université Le Havre Normandie) Confessions à son journal intime : les métamorphoses d'un homme bisexuel dans l'Amérique des années soixante-dix
-BERTRAND GUEST (3L.AM, Université Angers) Quelles mémoires littéraires « pédées » de Whitman à nos jours ? Entre fluidité et patrimoine
-ERICA CICCARELLA (Université de Liège-UR Traverses) Les métamorphoses du langage comique à la Renaissance italienne

28 MARS 2024
-PHILIPPE BLANCHET (CELTIC-BLM, Université Rennes 2) Changements et rigidités dans l'ouverture à la diversité linguistique en France dans les années 2010 : exemples dans les médias et les institutions étatiques
-ESTELLE AMILIEN (ILCEA4, Université Grenoble Alpes) Un siècle d' aviation en Amazonie péruvienne. Camaïeu des possibles au nom d'une intégration discutable

Connaître avec certitude le nombre d'habitants à Istres sous l'Ancien Régime est impossible : il n'y a jamais eu de dénombrement avant le milieu du XVIIIe siècle, les rares nombres que l'on peut trouver au hasard des archives sont difficilement vérifiables, et quand ils peuvent l'être, leur fiabilité s'avère douteuse. Même s'il nous faut renoncer à tout espoir de précision, le dépouillement systématique de diverses sources permet de retracer les grandes phases du peuplement d'Istres sous l'Ancien Régime. Nous analyserons plus particulièrement le XVIe siècle, moins bien connu, mais qui est pourtant l'époque où l'on commence à avoir suffisamment d'éléments pour établir une statistique sommaire, à l'aide des registres paroissiaux et notariaux.

Développement urbain, structures économiques et sociales" LÁSZLÓ GÁLFFY Le but principal de cette thèse est de fournir un tableau du développement de la ville d'Angers lors de la période de transition que représente le XIII e siècle. Les événements politiques qui donnent-dans un certain sens-les cadres du développement urbain, font de cette époque une période intéressante par ses nombreux changements dynastiques. Après une longue période de stabilité marquée par le règne des comtes Ingelgériens et Plantagenêts, dynasties indigènes, au début du XIII e siècle, l'Anjou se détacha de l'empire Plantagenêt-ensemble politique tourné vers l'Atlantique-et devint partie intégrante du domaine des Capétiens. Quelques décennies plus tard (en 1246) l'Anjou fut attribué à Charles, frère du roi de France, en apanage. La politique ambitieuse de ce prince donna bientôt naissance à un ensemble d'Etat axé, cette fois, autour de la Méditerranée. Son centre de gravité se situait en dehors du royaume de France, à savoir en Provence et en Italie. Rappelons aussi qu'à la fin du XIII e siècle, en 1290, au moment où le trône de Hongrie entra parmi les objectifs des Angevins de Naples, à l'autre bout de l'Europe, l'Anjou quitta cette construction politique et dynastique. A la suite du mariage de Charles de Valois et de Marguerite, fille de Charles II et petite-fille du roi de Hongrie Etienne V, l'Anjou [qu'elle avait reçue en dot] passa au frère de Philippe le Bel. Cette époque annonce déjà l'intégration de l'Anjou dans le domaine royal, dont il sortira à nouveau au milieu du XIV e siècle. Voilà donc une époque mouvementée à propos de laquelle on peut se poser de nombreuses questions. Comme nous venons de rappeler, la période « stable » de l'époque des comtes d'Anjou du XI e et du XII e siècle s'était accompagnée, au moins à partir du règne des Plantagenêts, d'un éloignement du prince et de sa cour de la ville d'Angers. Pendant le XIII e siècle ces tendances sont encore plus accentuées : à cette époque, Angers vit à peine ses princes, que ce soit le roi de France ou un prince apanagé. La première contradiction réside dans le fait que * Thèse préparée en co-tutelle à l'Université d'Angers et à l'Université de Szeged.

Revoltes, revolucions, aixecaments, avalots i altres són alguns dels termes que s’utilitzen des de la historiografia dels territoris de parla catalana quan es fa referència a les reaccions de la població durant l’època moderna. Aquest període es troba a l’origen de les estructures polítiques dels posteriors estats contemporanis, però també és un termòmetre de les consciències socials i col·lectives i fins i tot, de manera anacrònica, d’una mena de justícia social. Aquest llibre pretén fer emergir tot allò que els estudis locals han analitzat sobre les revoltes i les repressions que van tenir lloc entre la conformació d’un nou escenari polític amb la monarquia hispànica abans de la Guerra de Successió, és a dir, durant els segles XVI i XVII. Aquesta anàlisi existeix a escala nacional, tot referint-se sovint a aspectes eminentment polítics. Ara era necessari un balanç d’elements transversals i universals com a pròpiament polítics de les mateixes revoltes des d’una renovada historiografia local. A partir d’una mirada social, jurídica i política es palesen les causes i les conseqüències de les diferents revoltes. Finalment, es poden percebre quines han estat les revoltes que, des del món local, han tingut una repercussió major en la historiografia i com ha evolucionat en el temps la mirada sobre elles.

Conçu pour refléter les nombreuses facettes qui composent la figure de Chateaubriand et sa production, le Dictionnaire fera l’objet d’une publication en plusieurs volumes visant à appréhender, tour à tour, les éléments essentiels de la biographie de Chateaubriand, ses sources d’inspiration et les lectures que suscita son œuvre, sa pensée religieuse, politique et esthétique, l’ensemble de ses ouvrages et les contextes de leur rédaction. S’adressant à un large public intéressé, l’ensemble offrira, en outre, une synthèse facilement interrogeable. Les notices seront suivies d’une bibliographie. Un système de renvois par astérisque, enfin, offrira la possibilité de suivre un parcours de lecture interne, reliant et faisant interagir les notices regroupées dans chaque tome du Dictionnaire.

Ce premier tome se propose d’inventorier les éléments biographiques, les relations qui furent celles de l’écrivain, et ce qui est resté de lui-même dans les endroits où il les a connus.

Presque tout a été dit sur Honoré d’Urfé et sur ses sources espagnoles (même sur son adaptation de la Diana dans le Sireine ou du Romancero dans la Savoysiade); les ouvrages que l’on trouvera dans la bibliographie renseignent sur les modèles d’outre-Pyrénées qui ont exercé d’une manière ou d’une autre une influence sur l’auteur. Soucieux de ne pas donner une impression de déjà vu, nous n’aborderons pas ici la question des sources –sauf, si besoin est, à titre d’illustration ponctuelle. Nous préférons faire porter l’étude sur un art de l’adaptation dont le mérite n’est pas toujours apprécié à sa juste valeur; nous le ferons à partir de plusieurs textes aussi bien de critique que de fiction. Cette approche, nous osons l’espérer, aidera à mieux faire comprendre l’originalité du roman pastoral qui nous rassemble ici.

The paper is a comparison of the political systems of early modern France and the Habsburg empire, especially as it pertains to representative institutions. Like France, the Habsburg state possessed institutions which imposed limits on its monarchy. Recent scholarship has begun to revise the traditional interpretation of absolutism and to portray European monarchies as actually limited in their power. This paper is an examination of France and the Habsburg monarchy in the early modern period, primarily the seventeenth and eighteenth centuries, which shows that both monarchies were limited by institutions and not "absolute" in the traditional sense.

Développée en France au lendemain de la Révolution, l'idée d'art social, qui interroge la fonction de l'art dans une société postrévolutionnaire, industrielle et marchande, recouvre des acceptions diverses. Si elle a d'abord participé à l'abolition des classes sociales, contribué au développement de l'éducation populaire et finalement renouvelé le concept même d'art, elle a pu aussi servir, sous la Troisième République, le maintien des hiérarchies existantes et être pensée dans le cadre de la politique artistique de l'État. Ce n'est donc pas une mais des conceptions de l'art social qui ont été défendues, soutenues par des théoriciens politiques, des philosophes et des artistes. Cette notion a fait l'objet d'une recherche menée sous la direction de Neil McWilliam, Catherine Méneux et Julie Ramos, et a débouché sur deux publications : un volume de 23 essais qui permettent de mesurer la diversité et l'originalité des formes qu'a pu revêtir l'idée d'art social (coédition INHA-Presses universitaires de Rennes), et cette anthologie en ligne, riche de plus de 110 textes sources présentés, commentés et illustrés.

48 Impulse verleihen könnte die klare Unterscheidung zwischen symbolischen Konstruktionen und Herrschaftspraxis der seit Jahrzehnten geführten Kontroverse um die mittelalterlichen Wurzeln des Absolutismus (und allgemeiner des »modernen Staates«). So problematisch einerseits der kaum über Bodin zurückreichende Blick mancher Frühneuzeithistoriker erscheint, so überzogen sind andererseits Ansätze, die aus den mittelalterlichen Wurzeln zentraler staatstheoretischer Konzepte auf eine quasi überzeitliche Kontinuität des Staates seit dem Mittelalter rückschließen. Vgl. zu den mittelalterlichen Wurzeln des Absolutismus etwa Dieter WYDUCKEL,

L’article étudie la traduction française de la vie de Till Eulenspiegel, imprimée à Paris et à Lyon sous le titre Ulenspiegel, De sa vie, de ses œuvres (1531). Il confronte le style et la structure du texte français à ceux de la version allemande imprimée au début du siècle à Strasbourg par Johann Grüninger (1510). L’étude dégage de nouvelles pistes de réflexion sur la filiation des traductions européennes et inscrit le recueil français dans le répertoire des formes narratives des années 1530.

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Cette vaste villa, d'inspiration palladienne construite en 1904 se situe à Saint-Jean-Cap-Ferrat à une dizaine de kilomètres à l’est de Nice, au cœur de la pinède du célèbre cap Ferrat. Dans les années 1950, le roi Sisavang Vong rachète la Villa Trianon pour en faire son pied à terre en France où il aime séjourner en compagnie de membres de la famille royale. En 1975 suite au renversement du régime monarchique et à la proclamation de la République démocratique populaire lao, les nouveaux dirigeants décident de revendre la villa.

L’etude du port-royalisme du xixe siecle connait un regain certain, comme en temoignent deux colloques qui ont retenu cette approche en 2014. Veronique Alemany, ancienne conservatrice du musee national de Port-Royal, a profite de cette mission pour y depouiller les archives et analyser la bibliotheque de Perpetue de Marsac, vicomtesse d’Aurelles de Paladines, arrivee du Toulousain pour s’etablir dans la vallee de Chevreuse en 1895 et y rester jusqu’a sa mort en 1932. C’est la volonte de celle...

Como "prueba de la soberanía incondicional y superioridad de la corte francesa" 1 en 1667 fue encargado un ciclo de tapices con el tema de la Histoire du Roy a la Manufacture Royale des tapisseries et Meubles de la Couronne, establecida ese mismo año. El encargo fue tratado con particular prioridad y estaba previsto para las instalaciones representativas de la corte real de Versalles, donde debía servir como adorno móvil para las grandes ocasiones. Fue la primera vez que la Vita de un gobernante fue presentada a través de medios textiles mientras aún estaba vivo. El líder artístico del proyecto fue Charles Le Brun, Premier Peintre du Roy y al mismo tiempo recientemente nombrado director de la Manufacture Royale. La primera serie del ciclo constaba de catorce tapices y se completó en 1681. Siguieron otros seis ciclos, el último de los cuales se encargó en 1736. Siete de los tapices son representaciones de los logros militares de Luis XIV, otros seis representan actos ceremoniales de la vida cortesana, como la coronación, el matrimonio y el bautismo del Delfín, y actos relevantes de la política exterior del Estado que documentan las alianzas con otras casas reales y el Vaticano. Entre estas representaciones se encuentra un gobelino que, temáticamente, se distingue de las categorías anteriores de actos oficiales del Estado, ya que no parece estar motivado por un acto ceremonial ni por una política exterior. En él se representa la visita a la Manufacture Royale por el propio rey (fig. 1). 2 La ocasión se puede fechar en un acontecimiento concreto. El día 15 Octubre de 1667, el año de su fundación, Luis XIV había visitado con su séquito la manufactura de los Gobelinos. El tapiz muestra el patio decorado del Hôtel Royale des Gobelins de París. En la parte izquierda del tapiz, está el rey un poco elevado en el descanso de una escalera, con su hermano Felipe I a su izquierda. A la derecha del rey se encuentran, vestidos respectivamente con ropas oscuras y un sombrero negro de ala ancha en las manos, el ministro de finanzas Jean Baptiste Colbert y el pintor de la Corte, Charles Le Brun. Al fondo del rey se pueden ver a otros nobles y guardias suizos. En el centro de la imagen, los artesanos de la Manufacture Royale presentan sus productos a los espectadores. En el punto de fuga, en la pared trasera de la sala, cuelga un gran cuadro de Le Brun, recortado en la parte superior. 3